Depuis combien de temps êtes-vous « Wedding-Planner»?
Je serais Wedding-Planner à partir du 1er janvier 2017. Actuellement je suis dessinateur projeteur en bureau d’étude technique VRD, je dessine des plans pour les aménagements extérieurs, je suis en CDI depuis un peu plus de 9 ans.
Quand avez-vous choisi exactement cette activité de Wedding-Planner ?
C’est une idée que j’ai depuis de nombreuses années et qui découle d’une longue réflexion. Je suis issu d’une famille nombreuse et j’ai beaucoup de cousins. J’ai passé mon enfance à assister à au moins un mariage par an et j’ai grandi dans cette ambiance de fête de famille. Le mariage est un événement très important dans ma famille et qui m’a toujours intéressé malgré les études de paysagiste que j’ai choisi à l’origine de mon parcours.
Ce métier de Wedding-Planner est vraiment apparu il y a une dizaine d’années en France. J’ai pris conscience que c’était un métier en 2008, principalement via les films américains dans lesquels ce métier est souvent représenté car il est courant aux Etats Unis. Mais j’avais déjà réalisé l’ampleur du travail que nécessite la préparation d’un mariage lorsqu’en 2007 avec ma femme nous avons organisé le nôtre. En 2008, j’ai commencé à faire des recherches et j’ai découvert que c’est une activité motivante, excitante même, qui nécessite beaucoup d’interactions avec de nombreux partenaires et ce dans le but d’organiser une journée qui se déroule le mieux possible pour un couple, pour leurs deux familles. Mon premier moteur c’est l’émotion qui est liée à cet évènement et puis mon goût pour la scénographie, pour les réalisations manuelles, pour l’organisation, la présentation dans le but de donner du plaisir et que les gens passent un bon moment.
La profession est en plein développement en France, grâce aux médias notamment (malgré une image pas toujours très juste). Alors il y a deux ans j’ai recherché une formation sérieuse qui soit structurante pour me permettre de lancer l’activité de manière autonome et rémunératrice.
Ma formation a été financée par le Fongecif. Dans ce cadre, j’ai bénéficié d’une part de l’autorisation d’absence de mon employeur, ainsi je n’ai pas eu à poser de congés, d’autre part de la prise en charge de la formation et de mon salaire pendant le temps de la formation. La formation que j’ai choisie s’est déroulée sur deux semaines, cela n’impactait pas fortement l’entreprise et fut simple à négocier avec mon employeur.
Quel sera votre statut exact ?
Durant la formation différents statuts nous ont été présentés j’ai choisi d’être auto-entrepreneur.
Comment s’est fait le choix de ce statut plutôt qu’un autre ?
L’auto-entreprise à l’avantage d’être simple à mettre en place et présente peu de contraintes : l’inscription peut être faite sur internet, il n’y a pas de comptabilité à faire valider par un expert comptable donc pas de frais.
De plus ce statut permet de démarrer une activité sans être taxé à outrance. C’est important en ce qui concerne l’activité de wedding planner car nos contrats ont en majorité une échéance à un ou deux ans, ils impliquent le règlement d’un acompte à la signature mais le solde est versé parfois un an après, il faut donc du temps pour générer une trésorerie.
Autre argument, je vais exercer une activité de service qui ne génère pas de chiffre d’affaire global très important et cela rentre dans le cadre du plafond imposé par l’auto-entreprenariat.
Quels sont pour vous les avantages de ce statut ?
“
Le statut d'auto-entrepreneur me permet de conserver mon emploi et de lancer en parallèle mon activité.
”
Lorsque j’ai commencé à rechercher une formation j’ai souhaité informer mon employeur qui a accepté que je démarre une activité secondaire différente de celle que j’exerce pour lui. Nous sommes également convenus que mon temps de travail diminuerait en fonction du développement de l’activité de wedding planner.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à franchir le pas de l’indépendance ? Pourquoi ne pas avoir choisi d’intégrer une agence ?
Aujourd’hui les agences sont composées d’une ou deux personnes. Il est très rare qu’elles soient composées d’équipes ou alors ce sont des structures qui ne gèrent pas uniquement de l’organisation de mariage, elles proposent l’organisation d’événements festifs au sens large : mariages, anniversaires, naissances, et aussi souvent des prestations annexes comme de la décoration et de la mise en scène …
Quels sont les avantages pour vous du statut d’indépendant ?
Pour moi être indépendant n’est pas un choix premier mais le métier l’exige pour commencer car je souhaite organiser uniquement des mariages.
Est-ce que vous envisagez une évolution de ce statut ?
Absolument. Mon ambition avec le temps et le développement de l’activité, est à terme de créer une agence et de travailler avec une équipe. De même, si j’ai l’opportunité de rencontrer une personne qui partage mes objectifs et ma vision du mariage, l’équipe peut se former spontanément.
Faites vous appel à des prestataires pour vous accompagner en tant que responsable d’entreprise ?
Je n’ai pas ressenti le besoin de faire appel à des prestataires en conseil car cela m’a été apporté par ma formation. J’ai fait appel à une graphiste pour la création de mon logo et à mon frère qui est développeur informatique pour m’aider à optimiser mon site internet.
Justement, parlons à présent de communication.
Vous êtes au lancement de votre activité comment communiquez-vous, quels outils utilisez-vous ?
En amont j’avais créé le nom Le Rouge-Groom, un clin d’œil au rouge-gorge qui est un animal emblématique pour moi et au mot « groom » qui signifie « marié » en anglais.
Le premier besoin a été de créer un logo, il a été réalisé par une graphiste et va être décliné sur des cartes de visite. Je construis également le site internet qui sera ma vitrine et mon principal axe de communication, pour cela je vais être aidé par mon frère. A la base j’avais créé un site sous Jimdo, suite à la formation je suis passé sous WordPress avec un hébergement OVH. C’est beaucoup plus complexe pour l’instant, mais cela ouvre des possibilités notamment celle d’intégrer une partie blog, qui semble un outil de communication très intéressant.
Comme je suis habité par ce thème du mariage, j’avais déjà créé une page Facebook dédiée en 2013, ainsi qu’une page Pinterest depuis et je créé actuellement une page Instagram car c’est un média qui se développe énormément et a beaucoup d’impact auprès des futurs mariés. C’est important pour nous car cela nous permet de rencontrer les futurs mariés qui vont visiter ces sites et vont avoir un avis, des envies précises et qui vont nous permettre à nous Wedding-Planner d’affûter et de cibler notre travail. Cela va faciliter notre recherche de prestataires par exemple.
Et puis je vais participer à un salon du mariage qui se déroule dès le 15 janvier 2017 à la salle de l’Odyssée à Orvault. C’est une information que j’ai eue via Facebook (cqfd) ...
Avez-vous fait de la publicité dans la presse écrite ou sur des sites spécialisés ?
Pas encore. Je sais qu’il existe des sites de mariages tels que mariage.com, mariages.net, ils font plus ou moins du référencement et proposent des publications payantes c’est de la communication mais ce n’est pas forcément le meilleur vecteur pour la cible que je me suis fixée. Le meilleur vecteur, le meilleur argument ce sont les témoignages de gens qui ont été satisfaits.
En revanche, je démarche actuellement la commune de Vertou pour apparaître dans le Vertou magazine, je connais également une personne qui travaille pour un journal du vignoble, et puis ensuite en fonction du développement de l’activité il sera possible d’envisager des publications de type interview dans d’autres médias comme Ouest France, Presse Océan…
Etes-vous membre de réseaux professionnels ?
Non, j’ai un profil Linkedin mais je ne communique pas encore dessus.
En revanche, je suis membre de forums Facebook qui regroupent des professionnels.
L’objectif est d’enrichir et diversifier mon carnet d’adresses de prestataires.
Quelles retombées attendez-vous suite à ce que vous mettez-en place en terme de communication ?
Le salon du mariage va me permettre de me faire connaître et j’espère convenir de rendez-vous en vue de contrats.
Ce site s’appelle Eccéité, qu’est ce qui pour vous défini votre eccéité, votre singularité ? La vôtre ou celle de votre entreprise ?
La première c’est que je suis un homme dans un univers quasiment exclusivement féminin et que j’ai malgré cela une vraie sensibilité sur le monde du mariage.
Ensuite, j’ai travaillé 10 ans comme extra pour un traiteur en plus de mes différents emplois. Cela m’a permis de découvrir de nombreux lieux de réception que je suis en mesure de proposer.
Et puis je suis très imaginatif et créatif, pour moi la scénographie est importante, c’est une partie indissociable du mariage. J’ai envie que les mariés voyagent, que la prestation soit en tous points personnalisée et qu’elle leur colle à la peau. Je souhaite les faire sortir du quotidien et que ce jour de fête soit en dehors du temps et des habitudes et contraintes de tous les jours.
Où allez-vous exercer votre activité ?
En tant qu’indépendant, il est indispensable pour moi d’avoir un espace dédié pour rester actif et motivé. Le problème c’est qu’avoir un lieu dédié, ou par extension un bureau spécifique en dehors de chez soi, cela engendre des coûts. En début d’activité ce n’est pas quelque chose que je peux envisager financièrement.
Mon projet c’est pour le moment de travailler à domicile. C’est une question très personnelle car certaines personnes vont être capables de rester motivées quel que soit l’environnement, d’autres seront incapables de rester concentrées si elles sont chez elles parce qu’il y a toujours des tas de choses à faire à son domicile ! D’autant plus que mon épouse travaille aussi à domicile ...
Avez-vous envisagé le co-working ?
Cela me semble une vraie solution. Je cherche à en trouver sur Vertou, je souhaite trouver un lieu indépendant proche de mon domicile. Pour l’instant, je n’ai rien trouvé sur Vertou.
Est-ce que vous ciblez une clientèle en particulier ?
C’est une réflexion qui est en cours. Je pense à un public de couples plutôt jeunes, qui ont une situation professionnelle et éventuellement aussi des enfants, des couples qui sont installés dans leur vie et veulent aller plus loin. En résumé cette cible me ressemble et je suis persuadé que c’est une des clés de la réussite.
Ce n’est pas restrictif aujourd’hui on se marie à tout âge !
De plus, mon offre s’articulera autour de plusieurs forfaits fixes, c’est un point rassurant pour les couples, ces proposeront des prestations différentes, en organisation complète et en coordination du jour J. J’envisage aussi de proposer une formule de « coaching ». Il s’agit d’un rendez-vous de 2 ou 3 heures pour faire le point sur un projet, pointer ce qui manque, conseiller des prestataires, etc. en fonction de la demande des futurs mariés.
Les différentes formules permettront d’atteindre des cibles un peu différentes, mais toujours dans l’univers que j’affectionne et qui sera mon axe de communication.
Avant de vous lancer, quelles étaient vos appréhensions ?
Mon appréhension principale était liée au RSI (Régime Social des Indépendants) car il a mauvaise réputation. La formation m’a apporté des informations précises relatives au RSI ce qui m’a permis de le dé diaboliser, de mieux comprendre les règles du jeu et donc de les accepter. Notamment en ce qui concerne les taxes.
Je n’ai pas d’autres appréhensions particulières car je me destine à travailler pour moi, pour ma famille et à partir de là même sachant qu’il y aura des difficultés je n’ai pas d’appréhensions.
A ce stade de votre parcours, avez-vous rencontré des difficultés ?
Pas sur le métier en lui même. Dans ma démarche de formation oui, car j’avais fait une demande auprès du Fongecif l’année dernière et elle a été refusée. Mais cela m’a appris à patienter et finalement à trouver une autre formation plus adaptée.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer ?
L’entreprenariat c’est avoir une envie et personne d’autre que soi pour la réaliser. Il faut être motivé et se lancer. Il y aura plein de personnes autour de vous qui seront pour, qui seront contre, qui vous diront « tu te rends compte que tu as une femme et des enfants ? » je répondrai “Oui, et après ? Je ne suis pas le seul, je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier.” Il ne faut pas les écouter, sinon personne ne ferait jamais rien.
Renseignez-vous, sur le métier, sur la concurrence, trouvez des conseillers, des formations … Chacun a sa place et si on n’essaie pas on n’y arrive pas !
“
Et puis il faut se faire confiance, on est tous capables de faire des choses que l'on n'imagine pas forcément, d'aller au bout de nos envies, il faut oser
”
Quelque chose que vous aimeriez ajouter ?
Quand on a un projet, que l’on y tient, qu’il est de plus en plus présent, il faut y aller et ensuite les choses arrivent d’elles mêmes.
Cette interview a été réalisée le 28 décembre 2016.
Depuis le 1er janvier 2017 Nicolas Deniaud-Bille exerce sur la Loire Atlantique et les communes limitrophes.
Nicolas Deniaud-Bille
06-88-59-18-27
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